Par Joseph Hughes, le 23 juillet 2013
"Le Printemps Africain est arrivé. À bas les dictateurs! Maintenant pour l’Afrique!" (Anonymous Africa)
Le groupe hacktiviste Anonymous projette d’étendre ses opérations au continent africain dans un effort pour en défaire des dirigeants politiques corrompus. Le groupe international est notoire pour ses fermetures de sites web gouvernementaux depuis les USA jusqu’à la Corée du Nord. La nouvelle branche d’Anonymous a été active depuis juin et été responsable pour la fermeture de presque 50 sites web différents du gouvernement sud-africain, dont celui du parti au pouvoir, l’African National Congress.
Le blog du groupe a spécifiquement critiqué les actes du président du Zimbabwe Robert Mugabe ainsi que la monarchie autoritaire et d’oppression du Swaziland. Le groupe a récemment ciblé les agences médiatiques zimbabwéennes pour leurs louanges envers le président Robert Mugabe. Le Zimbabwe se prépare actuellement à une élection présidentielle qui a été critiquée par la communauté internationale pour être truquée. Anonymous Africa a aussi mentionné ce qu’ils décrivent comme l’un des "génocides étouffés de l’Afrique" dans lequel 20000 personnes ont été tuées.
Le président Mugabe a été au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1963 et a jusqu’ici refusé plusieurs fois d’abandonner le pouvoir. Human Rights Watch a averti contre de possibles violences électorales si les choses ne changent pas à l’intérieur du pays.
Le mouvement, quoique noble, pourrait faire plus de mal que de bien. L’Afrique est notoirement connue pour les violences post-électorales (voir le Mali, le Kenya, ou le Zimbabwe pour n’en citer que quelques-uns). Une révolution à l’échelle du Printemps Arabe pourrait mener à encore plus d’instabilité et de violence d’énormes proportions. Les gouvernements africains n’ont tout simplement pas la capacité de construire de nouveaux gouvernements depuis la base en pleine rébellion politique. Si Anonymous veut vraiment faire la différence, ils devraient avancer doucement et réfléchir aux conséquences de leurs actes.